9.6.06

Le dialogue du 10 juin

S : Chanel, à quelle heure es-tu partie ?
C : J’ai pas regardé, c’était autour de minuit.
S : Avant ou après le tilleul ?
C :Vers ce moment-là. J’ai entendu Monsieur le commander et je suis partie tout de suite après.
S : Combien de temps après ?
C :Je ne sais plus, cinq, dix minutes environ. Le temps de mettre un peu d’ordre dans la cuisine. Surtout que Louise a voulu faire le tilleul et le monter elle-même.
G : Pourquoi teniez-vous à monter le tilleul vous-même, Louise ?
L : Monsieur me l’avait commandé à moi, c’était normal.
G : Je commence à voir clair dans votre jeu, ma fille.
Comme Madame voudra, mais je préfère être accusée de vice que de meurtre.
G : Mais les deux ne sont pas incompatibles : vicieuse et meurtrière, ça vous va comme un gant, non. ?
S : Maman, pas d’insinuation gratuite. Bon. Il ne me reste plus qu’à vous deman-der où vous étiez, vous, hier Pierrette.
P : Je suis allée faire une visite personnelle qui ne regarde que moi et qui n’a au-cun rapport avec ce qui nous bouleverse.
G : Vous n’avez donc pas vu Marcel hier soir, c’est certain ?
P : Oui, c’est certain.
G : Alors, jusqu’à preuve du contraire, vous êtes la dernière personne à avoir vu mon mari vivant, Louise.
L : C’est grave ? Vous m’accusez de meurtre ?
G : Oui. Absolument.
L :J’aime pas les ennuis. Je préfère tout dire. Excusez-moi, mademoiselle Pierrette, mais il le faut.
P : Je m’y attendais.
L : Voilà, quand j’ai monté le tilleul à Monsieur, sa sœur Pierrette était avec lui.
G : Pierrette, vous avez donc menti. Qu’êtes-vous venue faire chez mon mari hier soir ?
P :Je suis venue bavarder avec mon frère, j’avais le cafard.
G : Et pourquoi la conversation a-t-elle été bruyante ? Vous vous disputiez ?
P : Non. On riait même.
G : Et ma mère qui disait avoir reconnu ma voix ! Joli témoignage !
S : Louise, vous avez donc assisté à la conversation entre mon père et Pierrette ?
L :Non je suis partie tout de suite en emportant le plateau.
G : Et vous Pierrette, qu’avez-vous fait après le départ de Louise ?
P : Rien, on a parlé et j’ai quitté mon frère quelques minutes plus tard.
L : Oui, ça je peux le jurer. J’ai vu mademoiselle Pierrette passer devant la fenêtres de la cuisine.