30.5.06

Samedi 3 juin - dialogue

39:20 à 41:30

S: Bien. Si nous voulons y voir clair, il s'agit maintenant de savoir ce que, toutes, nous avons fait cette nuit. Maman, où étais-tu?
G : Mais je te l'ai déjà dit : dans ma chambre.
S : En es-tu sortie ?
G : Non. Enfin, si, une fois, Je suis allée voir si Catherine allait bien, il m'avait semblé entendre sa porte claquer. Elle lisait tranquillement et je me suis recouchée.
S: Catherine, tu t'es levée ?
C : Oui, pour aller au petit coin quand maman a dû m'entendre. J'ai vu personne.
S : tu n'as rien entendu
C : Tu sais j'étais dans mon bouquin, j'ai pas fait attention. Tante Augustine à un moment m'a dit d'éteindre.
A : Et tu m'as répondu un gros mot. Petite peste !
C : Aïe ! Tu vas me le payer. Dis-moi Suzon, j'ai oublié de dire quelque chose. Quand je me suis recouchée, j'ai entendu un drôle de bruit, j'ai regardé chez tante Augustine par le trou de la serrure, et je l'ai vue devant sa glace avec quelque chose dans les mains qui brillait. Sur le moment je n'ai pas réagi, à présent j'en suis sûre : c'était un couteau qu'elle aiguisait.
A : Sale menteuse ! Ce que je tenais à la main était mon peigne, blanc, en nacre, que je nettoyais.
G : A trois heures du matin !
A : Y a pas d'heure pour les peignes. D'ailleurs si vous le voulez, je peux aller le chercher.
S : Mais non, Augustine, nous te croyons, c'est pas la peine. Tu nous a dit être allée cinq fois dans la salle de bains, n'est-ce pas ?
A : Oui.
S : Tu as rencontré quelqu'un ?
A : Personne.
G : Tu as dit que tu avais entendu maman se lever.
A : Oui. C'est exact.
G : Maman, puisque tu sembles avoir retrouvé l'usage de tes jambes, tu t'es levée ?
M : Non.
A : Oh, oh !
M : Ah si, je me suis levée vers une heure du matin pour descendre chercher dans le salon le reste de laine pour mon tricot. Il m'a semblé entendre des éclats de voix venant de chez Marcel. Je n'ai pas pu distinguer qui criait, je ne m'en suis pas inquiétée, j'ai pensé que c'était toi, Gaby.
G : Tu as entendu crier et tu as pensé que c'était moi ! Merci.
S : Bon. Louise, avez-vous quelque chose à nous dire sur ces éclats de voix venant de chez mon père ?
L : Non. Quand j'ai monté le tilleul à minuit, monsieur était seul.S : Avez-vous rencontré quelqu'un ?
L : Oui, mademoiselle Augustine.
S : Augustine, tu nous avais bien dit que tu n'avais rencontré personne ?
A : Ah ben j'avais oublié, j'allais boire.
G : Tu étais allé rôder plutôt du côté de la chambre de Marcel. Que s'est-il passé ?
S : Tu l'aurais su maman, si tu ne faisais pas chambre à part.
G : Etre jugé ainsi par ses enfants, c'est intolérable.
P : C'est pour cette raison, ma belle, que je n'en ai jamais fait.
G : Oh dites plutôt qu'aucun homme ne vous a demandé d'être la mère de ses enfants.